Horloge admirable III

Puis, ce sont les heures à la danse, 

— Les hommes ont beau s’aller en peine

Les heures sont allées à la danse ;

 

Et folles comme des Madeleines

Autour des jours, ni tristes, ni gais,

Pour rire et faire les belles reines,

 

Les heures, haut, se sont retroussées

De cloches, et l’ont passée à gué

La vie, les heures l’ont bien passée.

 

Mais folles comme des Madeleines

Toutes les heures n’ont pas sonné

Pour rire et faire les belles reines, 

 

Et folles comme des Madeleines

Toutes les heures n’ont pas dansé :

Ont souffert des heures de migraine.

 

Et voici les heures à la peine,

— Les hommes sont allés à la danse — 

Et voici les heures à la peine,

 

Et tristes comme des Madeleines,

— Les hommes ont beau s’aller en joie — 

Et tristes comme des Madeleines,

 

Les heures pleurent sur tous les toits,  

— Les hommes ont beau s’aller en foi — 

Les heures n’ont pas trouvé leurs rois.

Référence bibliographique

Elskamp, Max, « Horloge admirable », Salutations dont d’angéliques, dans La poésie francophone de Belgique, Tome 1, Bruxelles, Éditions Traces, 1985 [1921].

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