Puis, ce sont les heures à la danse,
— Les hommes ont beau s’aller en peine
Les heures sont allées à la danse ;
Et folles comme des Madeleines
Autour des jours, ni tristes, ni gais,
Pour rire et faire les belles reines,
Les heures, haut, se sont retroussées
De cloches, et l’ont passée à gué
La vie, les heures l’ont bien passée.
Mais folles comme des Madeleines
Toutes les heures n’ont pas sonné
Pour rire et faire les belles reines,
Et folles comme des Madeleines
Toutes les heures n’ont pas dansé :
Ont souffert des heures de migraine.
Et voici les heures à la peine,
— Les hommes sont allés à la danse —
Et voici les heures à la peine,
Et tristes comme des Madeleines,
— Les hommes ont beau s’aller en joie —
Et tristes comme des Madeleines,
Les heures pleurent sur tous les toits,
— Les hommes ont beau s’aller en foi —
Les heures n’ont pas trouvé leurs rois.
Elskamp, Max, « Horloge admirable », Salutations dont d’angéliques, dans La poésie francophone de Belgique, Tome 1, Bruxelles, Éditions Traces, 1985 [1921].